mercredi 13 novembre 2013

Réaction en image : Gravity

reaction caalyoka stratégie ender

À très bientôt pour la réaction sur La Stratégie Ender

1 commentaire:

  1. 10 euros pour une très bonne expérience cinématographique. Pour ce qui est du scénario, je suis allé le revoir et j'ai pas du tout trouvé que son architecture était tellement lisible. C'est une série d'accidents qui conduit à un enchaînement (presque ) logique d'actions. Et cracher sur l'esthétique du film serait mal venu tant c'est une claque (Avatar peut aller pleurer dans un buisson).

    Pour finir, voici une critique qui retranscrit ce que moi (et à mon avis Karine aussi) pensons :

    Je crois que je pourrais me fâcher pour ce film. Je ne parle pas des quelques spectateurs qu’on entend souffler dans la salle, manifestement insensibles à la beauté du truc. Ni de ces critiques qui chipotent, prennent des pincettes, ou jouent carrément le dédain, comme Télérama qui arrive à mettre sur le même plan "Gravity" et "Malavita", le dernier et navrant Besson. Non, je parle des amis, putain mes amis, de celles et ceux avec qui je bois des coups, avec qui je peux refaire le monde, parler films et bouquins jusqu’à pas d’heure… et voilà qu’il s’en trouve plusieurs pour me sortir soudain des phrases comme : - "tout ça pour ça" ou - "quand même, le scénario tient sur un timbre poste" ou bien encore - "d’un film sur l’espace, j’attendais quelque chose de métaphysique, et là, rien ". Les mêmes voient mon accablement et concèdent in extrémis la qualité de la réalisation : - " ah oui, tu sais, cette formidable scène d’ouverture en plan séquence "… La belle affaire ! Depuis Orson Welles et "La Soif du Mal", ils sont légions ceux qui se piquent d’ouvrir leur film avec un plan séquence : Robert Altman avec "The Player", Brian de Palma avec "Le Bûcher des Vanités" ou "Snake Eyes", Scorcese avec "Les Affranchis", Paul Thomas Anderson avec "Boogie Nights", Guillaume Canet avec "Les Petits Mouchoirs" ou, pour parler du plus récent, Albert Dupontel avec "9 mois ferme". L’originalité de Cuaron, c’est qu’il ne se contente pas de ce plan d’ouverture, il écrit en plan séquence ! Il fait confiance à son image, sait faire durer un plan autant que nécessaire. Et ne passe à un autre axe, une autre valeur, que s’il en a vraiment besoin. En découle une impression d’amplitude, une incroyable fluidité. Un style idéalement contemplatif dans ce qui ne serait autrement qu’un film d’action dans l’Espace (eh oui, désolé, autre malentendu : "Gravity" n’est pas un film de SF). Et pour ceux qui voulaient de la métaphysique (OK, ils n’apprendront pas ici qu’il y a autant d’étoiles dans le ciel que d’âmes passées sur cette Terre), elle est là, juste là. Dans ces images de l’espace, ces nuées insensées, ces visions à tomber de notre petite planète, dans ce son incroyablement travaillé, et qui restituent, aux dires des astronautes qui ont vu le film, ce qu’ils ont connu là haut et leur donnait envie, aussitôt rentrés, de postuler pour la prochaine mission. Rien sur le sens de la vie, ou celui-ci alors, lacunaire, paradoxal : Survivre. Le scénario de "Gravity" ne tient pas sur un timbre-poste. Le film est au contraire très écrit, remarquablement écrit. C’est juste un scénario behaviouriste et linéaire, procédant comme ses protagonistes par une somme de petites actions. Une simplicité en trompe-l’œil. Alors, je veux bien prendre les paris avec tous ceux qui font les malins, moquent en ce moment l’engouement du public, et pronostiquent le film météore qui retombera bientôt, sinon dans l’oubli, du moins à sa juste place, celle d’une petite chose technologique: "Gravity" va rester, les tièdes. Et je vous encourage à revoir cette merveille, à lui donner une seconde chance. Vous en reviendrez éblouis.

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